Night and the City
Mercredi 7 novembre 2018 – 18h30
Avec Night and The City (Les forbans de la nuit) Jules Dassin nous emmène à Londres. Guidée par un rabatteur de boîte de nuit mythomane qui s’imagine faire fortune en organisant des matches de lutte gréco-romaine, Dassin brosse un tableau saisissant, à la fois réaliste et onirique, de la Tamise envahie par la pègre. Dans ces ruelles en clair-obscur où rôde une mort poisseuse, son lyrisme métamorphose la série noire en tragédie grecque.
Le film noir un genre à part
De la pénombre des arrière-salles aux ténèbres huileuses des pavés de la ville, c’est un film sans lumière. Un décor qui semble se fermer lentement, comme un piège étouffant. Une faune souterraine, entraîneuses, trafiquants et mendiants, hante ce dédale nocturne de plus en plus hostile.
Jules Dassin, avec cette tragédie des bas-fonds, parle aussi d’exil et de traque : victime du maccarthysme, contraint de quitter les Etats-Unis, le cinéaste tourne pour la première fois en Europe. La fuite éperdue de Harry, trahi, harcelé, pourchassé dans toute la ville, évoque la chasse aux sorcières qui sévissait alors à Hollywood
